F 800 R Vs Street R : deux européennes qui ont les n'R !

La ville c'est bien... mais comme vous, nous brûlons de savoir ce que nos deux européennes ont dans les tripes ! Direction l'ouest de Paris pour une grande boucle qui nous fera passer par le Vexin et la Vallée de Chevreuse.

Une courte jonction par l'A13 pour s'échapper rapidement de la capitale suffit à nous casser les cervicales et à nous rallonger les bras d'au moins 15 cm. On en prend vraiment plein la poire sur nos deux roadsters dépourvus de saute-vent, même à des vitesses à peu près légales.

La Street a enfin assez de place pour faire étalage de toute sa puissance et de son allonge : son 3-cylindres est une vraie turbine qui vous éjecte avec une "gniak" extraordinaire et une sonorité qui vous hérisse tous les poils du corps !

Sur autoroute allemande, la 675 accrochera facilement les 230 km/h tandis que la 800 peinera à dépasser les 210 km/h. Les 20 chevaux d'écart se sentent bel et bien !

Difficile de rester sage...

La Triumph est un vrai jouet avec lequel il est difficile de rester raisonnable sur route : l'homogénéité entre sa partie cycle neutre et facile et son moteur conciliant et performant est véritablement bluffante ! Les nouvelles suspensions travaillent à merveille et apportent un vrai plus en efficacité.

Toujours aussi légère à emmener, la moto est moins sautillante sur mauvais revêtement où l'on avait un peu tendance à s'envoler sur la Street "normale". Agile, vive et stable à la fois, l'anglaise est donc un régal dans le sinueux serré comme dans les grandes courbes rapides.

Sur la BMW, l'ambiance est toute différente... Si la F 800 R s'avère en fin de compte à peine moins efficace que sa concurrente, elle le fait avec une bonhomie et une placidité étonnantes. L'allemande demandera donc un léger temps d'adaptation pour être emmenée à toc.

Son empattement très long la rend assez sous-vireuse : c'est très surprenant dans le premier virage serré, surtout en descendant de la Street, mais on s'y fait très vite.

Oh oui fais-moi mal !

Sur la F 800 R, il faut en réalité y aller en mode "bûcheron" et ne surtout pas hésiter à la brusquer ! Sa partie cycle exceptionnellement stable acceptera sans broncher les pires sollicitations, tandis que son empattement de 1 520 mm donne l'impression d'être posé sur un rail.

De plus, la BMW est dotée en série d'un amortisseur de direction qui prévient tout guidonnage. Au début on fait des manières, on se dit que la moto se veut plus confortable qu'efficace dans les virolos. Mais quand on a compris qu'il faut lui rentrer dedans, on s'amuse à cravacher le twin et à essayer de suivre la Street que l'on ne perd jamais vraiment des yeux. En revanche, la Béhème avale les grandes courbes rapides avec une sérénité et une efficacité impressionnantes.

Côté freinage, les deux concurrentes s'en sortent très bien ! C'est très sportif, tout en restant parfaitement dosable sur la Street et hyper sécurisant sur la F 800 R grâce à son ABS performant.