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DUEL
Paris, le 27 juin 2011

Honda Crossrunner Vs Yamaha TDM 900 : deux motos à cinq pattes !

Honda Crossrunner Vs Yamaha TDM 900 : deux motos à cinq pattes !

Avec la Crossrunner, Honda revisite à sa manière un concept initié par la Yamaha TDM en 1991 : une moto multi-usages, capable de se plier aux envies de chacun pour satisfaire tout le monde. Cette VFR800 née sous X éclipse-t-elle l'inusable TDM ? Duel...

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Un concept, deux approches

Multi-facettes grâce à sa partie cycle de haut rang et à son moteur capable de jouer deux partitions au gré de la rotation de la poignée droite, la Crossrunner séduit - et enthousiasme - par ses capacités à concilier douceur et dynamisme.

La Honda perd en revanche de sa superbe lorsqu'il s'agit de prolonger le plaisir dans la durée : si elle est incontestablement une fine lame dans le sinueux, elle n'est pas aussi aiguisée que la TDM lorsque le quotidien reprend ses droits et que les balades ensoleillées cèdent la place à la grisaille et aux trajets "boulot-dodo".

Véritable couteau suisse, la TDM jouit d'une meilleure protection (surtout au niveau des épaules) et d'une selle plus confortable que celle de la Crossrunner, assez ferme et glissante. Sur les deux motos, les passagers apprécieront les larges poignées de maintien et l'absence de vibration (seuls quelques fourmillements se font sentir dans les hauts régimes, mais rien de rédhibitoire).

Plus agaçant, le manque d'aspects pratiques de la Crossrunner ne plaide pas en faveur d'une utilisation au long cours : hormis la place pour un antivol Honda, son coffre ne propose aucun espace de rangement et elle fait l'impasse - comme la TDM - sur une béquille centrale et des vide-poches.

Intelligemment pensée, la Yamaha marque de gros points puisque le vaste espace disponible sous sa selle permet d'emporter un équipement de pluie complet et un U homologué. Équipée de série d'un porte-paquets, d'une trousse à outils fournie et de quatre crochets d'arrimage, la TDM soigne aussi son accueil avec de petites attentions appréciables, comme les protections fixées au-dessus des silencieux pour éviter de les marquer avec le talon des bottes.

Enfin, si la console de bord "suspendue" et entièrement digitale de la Honda se montre plus complète avec notamment la consommation moyenne (lire les parties "Instrumentations" de nos fiches techniques en pages suivantes), celle de la TDM 900 ABS se montre bien plus lisible, surtout en ce qui concerne le régime moteur et les informations secondaires (heure, trips et température moteur).

Au chapitre de la qualité perçue et de la finition, les deux japonaises oscillent entre la mention "bien" et "peut mieux faire" : certains plastiques employés sur la Crossrunner font un peu cheap et le premier constructeur mondial aurait pu prendre plus de soin pour dissimuler les câbles et les fils visibles sous le tableau de bord.

Guère mieux lotie à ce niveau, la TDM exhibe aussi d'inesthétiques colliers rilsans et quelques gaines mal intégrées, tandis que les cordons de soudure de son cadre de type "Diamant" sont réalisés avec moins d'application que ceux du châssis double poutre de la Crossrunner.

La TDM a de beaux restes

Reste la question du look : même si bien sûr, "tous les goûts sont dans la nature" et "certains aimeront, d'autres non", en résumé ces deux motos possèdent des lignes originales et non consensuelles qui les distinguent de nombreuses japonaises !

La tête de fourche aux formes arrondies de la Crossrunner n'est pas sans évoquer la proue d'un jet-ski (un effet voulu par son designer), tandis que sa rivale se montre plus anguleuse, presque agressive à côté de la douceur des traits de la Honda.

En revanche, l'une comme l'autre ne se feront sans doute pas reluquer le postérieur avec insistance par les badauds : un petit lifting serait le bienvenu pour rajeunir la coque de la Yam', alors que le design de poupe de la VFR800X s'avère finalement assez "sage" au regard du coup de crayon inspiré de ses carénages.

Au moment de les départager, le bilan est sans équivoque : sur le plan de la polyvalence, la Crossrunner doit s'incliner face à une TDM qui mélange véritablement les genres pour se plier à toutes les envies. En outre, la Yamaha s'échange au prix de 9 999 € contre 10 990 € pour la Honda.

Beaucoup plus typée "roadster", la Crossrunner n'a de trail que son guidon surélevé et pèche à l'usage par un confort passable, un manque d'aspects pratiques et une consommation supérieure à celle de la TDM.

Sur ce point, sa "cousine" CBF1000F fait mieux et offre elle aussi un comportement dynamique de premier ordre. En revanche, la Honda Crossrunner offre bien plus de sensations à la conduite, ce qui n'est pas si courant au sein du catalogue de la marque ailée !

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CONDITIONS ET PARCOURS

 
  • Parcours : 490 km
  • Routes : nationales, départementales, ville et voies rapides
 Honda Crossrunner
  • Modèle d'origine avec 2834 km
  • Pneus : Pirelli Scorpion Trail
  • Conso moyenne : de 6,1 l à 7,2 l/100 km
  • Problèmes rencontrés : RAS
 Yamaha TDM 900 ABS
  • Modèle d'origine avec 1990 km
  • Pneus : Dunlop D220 ST
  • Conso moyenne : de 4,5 l à 6 l/100 km
  • Problèmes rencontrés : RAS
 
 
 

POINTS FORTS HONDA CROSSRUNNER

 
  • Partie cycle intuitive
  • Envolées du V4 dans les tours
  • Équilibre général bluffant
 
 
 

POINTS FAIBLES HONDA CROSSRUNNER

 
  • Confort et aspects pratiques négligés
  • Manque de coffre moteur
  • Pas aussi polyvalente qu'annoncée
 
 
 

POINTS FORTS YAMAHA TDM 900 ABS

 
  • Large plage d'utilisation moteur
  • A l'aise partout !
  • Aspects pratiques et consommation
 
 
 

POINTS FAIBLES YAMAHA TDM 900 ABS

 
  • Montées en régime linéaires
  • Injection perfectible
  • A quand le lifting ?