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Paris, le 23 mars 2011

Essai KTM 125 Duke : Karrément Trop Mortelle !

Essai KTM 125 Duke : Karrément Trop Mortelle !

Séduire les jeunes motards avec une 125 cc accessible et branchée sans rogner sur ses standards qualitatifs et sportifs : tel est le pari de KTM avec la nouvelle KTM 125 Duke, un périlleux grand écart que l'autrichienne réalise avec brio ! Essai.

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Que reste-t-il aux grandes ?

Mise à disposition de la presse moto pour un très - trop - court galop d'essai d'une soixantaine de kilomètres dans les rues de Paris, la 125 Duke n'a cependant pas eu l'occasion de nous dévoiler tous ses charmes...

Car même si son terrain de prédilection sera sans doute essentiellement urbain, rester bloqué dans la circulation parisienne est vite devenu frustrant tant la partie cycle de la 125 autrichienne incite plutôt à une arsouille en règle sur des départementales sinueuses !

Sans grande surprise, la Katoche se révèle être un véritable jouet, bien aidée par un moteur à la fois disponible et puissant. Moderne (refroidissement liquide, double arbre à cames et injection électronique EMS développée avec Bosh), le bloc KTM se place directement parmi les 125 cc les plus performants du marché : 15 ch à 10 500 tr/mn et 12 Nm de couple à 8000 tr/mn.

Guidon en main, ces données prometteuses se vérifient - et s'apprécient ! - rapidement : malgré une sonorité un poil feutrée, la motorisation de la 125 Duke constitue à elle-seule une invitation permanente à la gaudriole !

Capable de reprendre au régime du ralenti sur les trois premiers rapports ou de gentiment tracter l'ensemble en sixième à 50 km/h à 4000 tr/mn, le monocylindre supporte étonnement bien les bas régimes. Toutefois, à l'instar de tous les 125 cc 4-temps, il ne s'exprime vraiment qu'à partir de la deuxième partie du compte-tours.

Dès 5000 tr/mn, l'accélération gagne progressivement en intensité jusqu'à 7000 tr/mn : se dévoile alors un tempérament méchamment sportif, constitué de montées en régimes dont la fulgurance a tôt fait d'entraîner des allures flatteuses (78 km/h à fond de 3ème, 98 km/h en 5ème et 125 km/h en 6ème). Revers de la médaille pour les djeunz : avec de telles performances, arriver en retard en cours sera inexcusable aux yeux des parents !

D'autant que la partie cycle se montre à la hauteur : hyper agile et braquant dans un mouchoir, la 125 Duke offre un amortissement ferme mais dont la cohésion et l'efficacité semblent impossible à prendre en défaut... du moins en ville ! Le freinage ne mérite lui aussi que des éloges, même si l'attaque et la puissance redoutables du dispositif Brembo demandent un certain doigté pour ne pas terminer sur la roue avant à chaque feu rouge, voire sur le béret lors d'un freinage réflexe sur le mouillé !

L'arrière n'est pas en reste et exige même davantage de circonspection, tant il est aisé de provoquer un blocage du pneu de 150 mm. Au chapitre des pneumatiques justement, la monte d'origine (des Reuz-FC en provenance de chez MRF, auto proclamé "Manufacturier n°1 en Inde") nous est apparue limitée en grip et en remontée d'informations : un point à confirmer "hors ville", tant l'adhérence offerte par les chaussées urbaines laisse notoirement à désirer.

De même, le faible kilométrage affiché sur le tableau de bord - qui offre une lisibilité moyenne du régime moteur et du kilométrage - de notre machine d'essai nous enjoint à la modération concernant notre jugement de la sélection des vitesses. A peine rodée donc, la boîte autrichienne a fait montre de rugosité et d'imprécision, notamment sur les premiers rapports ou pour passer au point mort.

En revanche, le manque de rodage ne peut excuser le confort spartiate (la selle semble fourrée de noyaux de pêche made in India !), l'espace de rangement symbolique sous la selle passager (toutefois pourvue de pratiques poignées), la position éprouvante pour les plus grands (les repose-pieds hauts et en arrière obligent à se reculer pour bien caler ses genoux autour de l'étroit réservoir) et les vibrations sensibles sur quasiment toutes les plages de régimes.

Le partenariat avec Bajaj selon KTM

Moto-Net.Com a profité de ce court essai pour interroger Reinhold Zens sur les perspectives qu'ouvrent le partenariat avec le géant Indien Bajaj pour KTM. Selon le jeune et dynamique président de KTM France, cette collaboration ne concerne que la 125 Duke : l'assemblage du reste de la gamme routière KTM ne sera pas donc pas délocalisé en Inde pour tenter de réduite les coûts de production. De même, la 125 Duke ne sera pas commercialisée autrement que sous l'appellation KTM. Ce qui signifie que le constructeur indien ne lancera pas de 125 Duke "rebadgée" Bajaj sur son marché interne. En revanche, Reinhold Zens nous a confié que le concept serait décliné dans une cylindrée de 200 cc dès 2012, dans le but de s'attaquer à des pays très friands de ce format, tels l'Amérique du Sud ou l'Asie. Cette "200 Duke" ne sera cependant pas importée en France, où KTM ambitionne d'écouler 1000 unités de son inédite 125 cc entre son arrivée en concessions début mai et la fin de l'année 2011. Pour alimenter le buzz, la marque Orange a par ailleurs décidé d'aller à la rencontre des jeunes motards via les réseaux sociaux et le programme d'ambassadeurs "KTM 125 Squad" (lire MNC du 14 janvier 2011).

Malgré la présence d'un balancier d'équilibrage et de caoutchoucs sur les repose-pieds, la Katoche chatouille les pieds dès 3000 tr/mn, avant que les vibrations ne gagnent insidieusement le guidon et la selle jusqu'aux hauts-régimes.

Enfin, le tirage un poil long de l'accélérateur sollicite sensiblement le poignet droit. Et si l'injection Bosh offre une remarquable connexion entre la poignée de gaz et la roue arrière, elle rencontre d'étonnantes hésitations à l'arrêt : sur les machines testées par notre groupe, une rapide répétition de petits coups de gaz faisait immanquablement caler le moteur. Un détail certes, mais pénible...

Nonobstant ces petits défauts de jeunesse, la KTM 125 Duke apparaît comme remarquablement bien née : à l'heure de rendre les clés de la première 125 4-temps de la marque Orange (hors gamme tout-terrain, naturellement !), nombreux étaient ceux à éprouver une pointe de jalousie envers tous ses futurs jeunes (et moins jeunes, selon KTM) propriétaires.

Véritable bouffée d'air frais dans un segment où l'utilité prend souvent le pas sur la plaisir, la 125 Duke régale les sens et constitue une passerelle cohérente et valorisante vers la gamme routière de la marque Orange. Enfin, dernière bonne nouvelle et non des moindres : son prix "contenu" à 3890 €.

Certes, l'addition peut paraître salée pour une 125 cc, mais elle se justifie pleinement par son équipement pléthorique, la rigueur de sa partie cycle et les performances de son moteur. D'autant que ses rivales les plus proches (en termes de radicalité et de sportivité), comme la Derbi Senda DRD SM ou la Yamaha YZF-R125, s'échangent à respectivement contre 4099 € et 4299 €.

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CONDITIONS ET PARCOURS

  • Modèle avec 305 km au compteur
  • Parcours : 58 km
  • Routes : ville et périphérique
  • Pneus : MRF Reuz-FC
  • Problèmes rencontrés : RAS

POINTS FORTS

  • Partie cycle affûtée
  • Équipements : elle a tout d'une grande... voire plus !
  • Moteur souple et rageur

POINTS FAIBLES

  • Vibrations
  • Boîte de vitesse rêche et imprécise : rodage ?