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INTERVIEW NOUVEAU DG
Paris, le 22 juin 2010

Marcel Driessen : du nouveau chez BMW Motorrad !

Marcel Driessen : du nouveau chez BMW Motorrad !

Rencontre avec Marcel Driessen, nouveau DG de BMW Motorrad France depuis son départ de Piaggio : un jeune dirigeant motivé dont l'objectif est de moderniser l'image de BMW. Ses ambitions, les nouveautés, le futur scooter BMW, le réseau : interview MNC.

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Interview de Marcel Driessen par Moto-Net.Com

Moto-Net.Com : Pour quelles raisons avez-vous quitté la tête de Piaggio France pour prendre celle de BMW Motorrad France ?
Marcel Driessen
: C'est tout d'abord l'envie de me lancer dans un nouveau grand challenge, d'apporter quelque chose de nouveau à la marque BMW. Mais c'est également un besoin de renouer avec la culture et mes racines allemandes. Enfin, BMW Motorrad est fermement décidé à investir et à réussir sur le long terme : cette volonté et cette vision me plaisent.

"En France, les motards cherchent le bon rapport qualité/prix"

MNC : Qu'avez-vous appris du marché français du motocycle l'année dernière, lorsque vous étiez à la tête de Piaggio ?
M. D.
: Principalement le fait que les Français utilisent leur moto au quotidien. Ailleurs, l'utilisation d'une moto est davantage tournée vers le loisir. Mais à Paris et dans le Sud notamment, les deux-roues sont utilisés pour aller au travail. Je comprends mieux le succès de la RT ! Et puis je me suis aperçu que l'image de la moto ne compte pas autant que dans d'autres pays. Ici, beaucoup cherchent le bon rapport qualité/prix, d'où les excellentes ventes de la Z750. J'ai également retenu le "boom" du scooter, et en particulier celui du MP3 LT !

MNC : Justement ! Est-ce que BMW, à qui l'on doit feu le C1, ne devrait réfléchir à un trois-roues, comme le fait notamment Peugeot ?
M. D.
: Je ne suis pas sûr... Le créneau risque de se refermer à cause de la législation. Or il faut être certain d'amortir des coûts de recherche et développement qui seraient très important sur ce type de véhicule. De plus, ce produit fonctionne bien uniquement en France et en Allemagne... Mais en considérant le marché français actuel, bien sûr que j'aimerais un "MP3" BMW !

MNC : Vous pouvez en revanche nous confirmer que BMW travaille sur un scooter à deux-roues !
M. D.
: Oui, BMW travaille effectivement sur un scooter. La cylindrée ne sera pas 125 cc mais bien plus, afin de concurrencer le Tmax. En termes de maxiscooter sportif c'est la référence sur les principaux marchés européens : France, Italie, Espagne... Et il est sans compétition ! Gilera a bien essayé d'imposer son GP800, mais cette marque et son réseau vend surtout du 50 cc. Ils n'ont pas trouvé leur clientèle. Chez BMW, nous allons d'ailleurs devoir communiquer pour que les gens aient l'idée de venir chez nous trouver leur gros scooter. Pour les attirer, nous allons devoir gagner en crédibilité en apportant des innovations.

"La cylindrée du futur scooter BMW ne sera pas 125 cc mais bien plus, afin de concurrencer le Tmax"

MNC : Peut-on imaginer qu'à l'image de la S1000RR, ce nouveau scooter BMW s'impose dès l'énoncé de sa fiche technique comme une nouvelle référence sur ce segment, en opposition directe au Tmax ? Yamaha a d'ailleurs revu son bestseller récemment mais sans augmenter sa puissance... Allez-vous de nouveau vous faire remarquer sur ce point ?
M. D.
: Il y a certainement une place à prendre car le Tmax est seul. C'est pourquoi la cylindrée du futur scooter BMW ne se limitera pas à 250 ou 300 cc ! L'objectif est de faire un produit extrêmement bon, en accord avec notre image de marque Premium. D'ailleurs, l'image du scooter en général doit évoluer. Le MP3 a aidé le scooter à se développer et à s'ouvrir de nouveaux horizons. Avec le prochain BMW, nous souhaitons proposer aux gens un produit qui n'existe pas encore.

MNC : Aurons-nous la chance de la découvrir prochainement, au salon de Cologne en octobre par exemple ?
M. D.
: Non, il ne sera pas présenté à Cologne cette année. Patience...

MNC : BMW lorgnerait également du côté des customs. Pouvez-vous nous en dire plus ?
M. D.
: Ah, je suis un vieil amateur de custom... J'ai eu des Harley ! Pour l'instant, je ne connais pas les plans de BMW en ce qui concerne ce segment. Ce n'est pas évident : à la fin des années 90, les concessionnaires BMW ont eu du mal à vendre le R 1200 C Cruiser (pourtant celui de Pierce Brosnan dans Demain ne meurt jamais, NDLR !). Bon, aujourd'hui ils sont très recherchés, comme le C1, mais à l'époque c'était difficile ! Il faut une authenticité, une légitimité pour réussir dans ce créneau. C'est un peu comme dans l'Enduro, où la G450X peine à s'imposer. Cela montre à quel point il est dur de se construire une image. Mais le marché du custom intéresse vraiment BMW : l'an dernier, ils n'ont vendu que 10 000 motos aux États-Unis. Ici aussi il y a une opportunité pour la marque. À ce titre, je pense que le concept Lo Rider est intéressant (lire MNC du 5 novembre 2008 : Etude de style Lo Rider, look épuré pour une moto à la carte !, NDLR).

MNC : Vous nous avez annoncé l'arrivée prochaine d'une nouvelle "K" 6-cylindres. Quelle en sera la cylindrée et quand la verrons-nous ?
M. D.
: Des infos vont arriver fin juillet et je ne peux rien dévoiler pour l'instant. Mais ce sera un six-cylindres car les ingénieurs de Munich ont une grande compétence en la matière. (Moto-Net.Com insiste, NDLR). Disons qu'elle cubera plus de 1200 cc et moins de 2 litres. Je vous laisse trancher... Le modèle est près, ils ont beaucoup roulé aux États-Unis et elle arrivera bientôt !

MNC : Vous parliez de "GT" alors que votre prédécesseur nous parlait de "LT" (lire MNC du 1er février 2010 : Bilan Marché BMW 2009)... Alors, allez-vous sortir une nouvelle GT-sportive ou une anti-GoldWing ?
M. D.
: Là encore, vous m'en demandez trop... Ce sera peut-être les deux ! Mais comme je l'ai dit, ce ne sera pas une cylindrée record, donc il ne faut pas s'attendre à une véritable "GoldWing Killer".

"Une K six-cylindres "GT" ou "LT" ? Peut-être les deux !"

MNC : BMW souhaite rajeunir sa clientèle : comment comptez-vous aider le réseau à appréhender ces nouveaux clients, qu'on pourrait qualifier en caricaturant de "jeunes passionnés près de leurs sous" ?
M. D.
: La volonté de BMW de rajeunir sa clientèle et son image n'est pas récente. Mais avec de nouveaux produits comme les K1300 fin 2008, ça n'allait pas. Désormais BMW possède la S1000RR, qui suscite plus la curiosité et l'intérêt grâce à ses performances maximales. Bon, Kawasaki arrive avec une nouvelle ZX-10R (lire MNC du 21 juin 2010 : la nouvelle Kawasaki ZX-10R 2011 se dévoile... en dessin) et Ducati est sur les rangs, mais notre Superbike fait référence. Et puis il y a surtout la F800R, un excellent roadster à moins de 8000 € : son seul tort est de ne pas être suffisamment connue des amateurs de roadsters mid-size...

MNC : De quels leviers concrets disposez-vous pour attirer cette nouvelle clientèle chez les concessionnaires BMW ?
M. D.
: Nous allons les aider par exemple grâce à un Road Show. Deux équipes sillonneront le nord et le sud de la France avec une vingtaine de véhicules, afin de permettre l'organisation de journées d'essai chez nos concessionnaires. Nous ne sommes pas encore assez intégrés dans le cadre de référence du motard français. À nous de prouver que nous avons une vraie culture de la moto. La S1000RR nous a déjà bien aidé en remportant de nombreux comparos, en dominant avec Erwan (Nigon, NDLR) et Sébastien (Gimbert, NDLR) ce début de saison de Superbike français et en montant sur le podium en Mondial SBK avec Troy (Corser, NDLR). Les possesseurs de GSX-R 1000 savent que la S1000RR existe. Pas sûr en revanche que les amateurs de Z750 pensent automatiquement à la F800R... À nous de mettre cette moto en contact avec les motards ! Après tout, Triumph a bien vendu 3000 Street Triple en France l'an dernier : c'est une moto agressive qui plaît beaucoup et je suis sur qu'on peut très bien faire avec la notre !

MNC : Comment allez-vous convaincre les concessionnaires BMW de mieux vendre ces modèles ?
M. D.
: Pour doper les ventes, il faut que les concessionnaires aient l'envie et/ou le temps... S'ils n'axent pas leur travail sur les nouveaux clients, ça ne va pas. Nous avons investi sur ces nouveaux produits et nous devons recevoir en retour. Certes, ce n'est pas directement le problème des concessionnaires. Mais il ne faut pas qu'ils se contentent de vendre ce que les clients sont venus acheter ! Vendre, ce n'est pas profiter d'un engouement ponctuel pour telle ou telle chose, mais c'est un vrai processus. Il faut attirer, accueillir, donner envie, déclencher l'achat, etc.

MNC : Quels modèles de la gamme avez-vous essayé en compagnie des journalistes aujourd'hui ?
M. D.
: La F800R, la R1200GS Adventure et la G650S. La F800R est très maniable et légère, c'était parfait pour les petites routes de cette magnifique région. L'Adventure est plus conçue pour traverser le monde. J'ai été agréablement surpris par la petite 650.

"La R1200GS est ma préférée"

MNC : Quelle moto préférez-vous personnellement dans la gamme BMW ?
M. D.
: je dirais la R1200GS, pour sa polyvalence. J'ai fait une balade avec un concessionnaire dimanche dernier, nous sommes allés au Mont Ventoux. C'est fou à quel point la GS donne envie de rouler. En outre elle est très efficace, on peut presque poser le genou ! Cela dit, au quotidien je roule en F800R, elle est plus adaptée à la ville. Dans le même genre, il y a a la R1200R qu'on a tendance à oublier. Mais la R1200GS reste ma préférée !

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