Essai VFR 1200F... avec un F comme efficace !

Comme souvent, on est agréablement surpris en découvrant la nouvelle moto "pour de vrai". Les angles et prises de vue - en studio notamment - devraient-ils être redéfinis ? Ou s'accommode-t-on inconsciemment des nouvelles lignes parfois osées proposées par les constructeurs ?

Toujours est-il que la VFR 1200F n'est pas si imposante qu'il n'y paraissait sur les clichés de présentation. Certes, les flancs de carénages particulièrement plats demeurent impressionnants. Mais l'extrême simplicité de leurs traits et leurs contours soigneusement découpés offrent à la moto une classe indéniable.

Teofilo Plaza, responsable du design de cette nouvelle VFR 1200, insiste : il l'a voulue la plus épurée possible et n'a pas loupé son coup. Car "à la manière d'un iPhone, la VFR est une solution simple à des applications compliqués", résume le designer espagnol - non, il n'est pas italien ! -, conscient que la VFR doit convaincre et satisfaire des motards aux attentes multiples.

L'iPhone à deux-roues

"C'est une moto fabriquée au Japon (à l'usine de Kumamoto très exactement, NDLR) pour l'Europe", poursuit le sympathique et passionnant Teo, "or la pratique de la moto y est "complexe", car les motards japonais voudraient une seule moto pour tout faire !" Pas facile la vie d'artiste chez Honda...

Les peintures et plastiques renforcent l'impression de haute qualité qui se dégage de cette Honda. À ce sujet, on choisira d'ailleurs le rouge pour sa profondeur, le gris pour le renforcement des lignes et le blanc pour son éclat.

Afin de différencier la toute dernière production Honda de celles de ses concurrents, Teofilo et ses camarades ont doté la VFR 1200 d'une face très originale. C'est principalement son optique en forme de X qui donne à la japonaise toute sa distinction, synonyme de différence - c'est utile pour se démarquer du flot de voitures - mais aussi d'élégance.

Pas de conso

"L'avant de la moto exprime son caractère", indique le designer. "Il aurait été facile de loger deux optiques et de les incliner plus ou moins pour obtenir le degré d'agressivité souhaité", poursuit-il afin de légitimer son choix.

D'après lui, outre son originalité et son efficacité, l'optique en X permet à la VFR d'afficher un petit sourire en coin pas méchant, tout juste taquin... La VFR 1200F serait-elle une petite farceuse, une moto qui cache son jeu pour mieux nous étonner ? Suspense...

Lorsqu'on passe de l'autre côté de la bulle, on est justement surpris de découvrir un tableau de bord particulièrement sobre, pour ne pas dire... tristounet. Par rapport au design de la moto, celui de l'instrumentation est donc très classique, à la limite du décevant.

En effet, contrairement à ce que Honda nous indiquait le mois dernier, la nouvelle VFR n'indique pas sa consommation. Elle ne dispose pas non plus d'ordinateur de bord : pas de calcul de l'autonomie restante, pas de trip kilométrique lors du passage sur la réserve, pas de vitesse moyenne ou autres gadgets parfois inutiles mais indispensables pour un "vaisseau étendard".

En poursuivant le tour du propriétaire, on remarque également la présence du même bloc feu-clignos arrière. Comment, pas de LED ni de formes futuristes ? "Non, le Pro Arm et le feu arrière sont des icônes de la VFR auxquels on ne touche pas !", nous révèle Yosuke Hasegawa, le japonais qui a eu l'honneur - et le courage - d'endosser le rôle de "Large Project Leader" sur cette nouvelle VFR 1200 !

Le monobras, élément indispensable sur une VFR digne de ce nom, est d'ailleurs de toute beauté malgré l'habillage en plastique noir qui couvre sa partie arrière. "Le style du bras oscillant est volontairement sportif, car la nouvelle VFR l'est", nous assure Teofilo. Et si on vérifiait tout ça à l'essai ?