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MOTOGP - JEREZ (4 SUR 18)
Paris, le 25 avril 2016

Déclarations et analyse du GP d'Espagne MotoGP 2016

Déclarations et analyse du GP d'Espagne MotoGP 2016

Après chaque course Moto GP, retrouvez les déclarations des principaux pilotes de la catégorie reine et l'analyse de leurs succès (et de leurs échecs) par la rédaction de Moto-Net.Com. Débriefing du Grand Prix moto d'Espagne 2016 à Jerez.

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GP d'Espagne : Rossi gère Jerez !

L'italien Valentino Rossi, le britannique Sam Lowes et le sud-africain Brad Binder se sont respectivement imposés en Moto GP, Moto2 et Moto3 lors du Grand Prix d'Espagne 2016 à Jerez, circuit court (4,423 km) et tortueux dont les tribunes affichent souvent complet.

Beaux joueurs, les spectateurs ibériques ont joyeusement applaudi chaque vainqueur... même si la victoire échappe à un pilote local en Andalousie pour la première fois depuis 2010 ! En grande forme, le Docteur ajoute pour sa part un neuvième succès à son impressionnante moisson déjà récoltée à Jerez depuis ses débuts en 1996 (oui, 20 ans !) : une victoire en 125 cc et en 250 cc, puis sept en catégorie reine.

Au total, le compteur du n°46 affiche désormais 113 succès en Grands Prix moto, dont 87 en 500cc / MotoGP. Le génie des Alpages n'est plus qu'à neuf petites longueurs du record absolu de 122 victoires - dont 68 en catégorie reine - détenu par Giacomo Agostini, présent ce week-end à Jerez pour assister au GP d'Espagne...

Valentino Rossi, Yamaha-Movistar (1er en qualifs et 1er en course) : "Je crois que ça a été un week-end parfait ! Sur la grille, je savais déjà que ça allait être une bonne course. Mon mécanicien, Brent, m'avait dit "Reste en tête du premier virage jusqu'au dernier !" et je m'étais dit que c'était peut-être une bonne idée... alors j'ai essayé !".

"J'ai pris un bon départ et je me suis tout de suite senti à l'aise sur la moto. Le grip était bon et au fil des tours, j'entendais de moins en moins les motos qui me suivaient. J'ai réalisé que je pouvais prendre l'avantage, j'ai attaqué et je me suis rendu compte que je prenais de plus en plus d'avance. Gagner de cette façon a donné une saveur particulière à cette victoire. La moto a été fantastique et je dois donc remercier tout le team Movistar Yamaha MotoGP, surtout mon équipe".

"C'est dommage d'avoir chuté à Austin parce que j'avais été rapide et que j'aurais pu marquer pas mal de points là-bas. J'ai cependant fait une erreur et c'est difficile de nous projeter pour le championnat... Je dois me concentrer sur chaque week-end et essayer d'être aussi fort qu'ici au Mans".

Le bilan de Michelin à Jerez

Nicolas Goubert, responsable MotoGP chez Michelin, dresse un bilan extrêmement positif du Grand Prix d'Espagne 2016... occultant joyeusement tous les problèmes de patinage rencontrés par de nombreux pilotes, dont Rossi et Lorenzo. Le dirigeant français préfère se concentrer sur la bonne amplitude de fonctionnement des gommes clermontoises... et tacler au passage son concurrent Dunlop : "les pneus avant ont beaucoup progressé et les pilotes ont désormais confiance. Nous avions apporté un nouveau mélange ici qui a très bien fonctionné dans différentes conditions, notamment sous des températures matinales fraîches (21°C d'écart au sol entre le warm-up et la course, NDLR). Nous sommes très satisfaits des résultats. Nous n'avons connu que deux chutes ce week-end, ce qui témoigne aussi de nos progrès, surtout quand on considère le nombre important de chutes en Moto2 et Moto3 (chaussées en Dunlop, NDLR !)".

L'analyse Moto-Net.Com : Valentino Rossi ne pouvait effacer de plus belle manière sa chute au Texas (Etats-Unis)... Pole, meilleur tour et victoire : le Docteur a méchamment "soigné" ses patients espagnols à Jerez !

Guère passionnante à suivre, cette démonstration est pourtant bluffante car elle constitue son unique course menée du premier au dernier tour en MotoGP !

Brillamment monté en puissance à partir des essais libres 3 (FP3), le n°46 a totalement dominé son sujet, s'assurant d'abord son premier départ depuis la position de pointe de la saison - sa dernière pole remonte à Assen l'an passé - et pour la quatrième fois seulement depuis 2010 ! A 37 ans, battre sur un tour chrono Lorenzo et Marquez était déjà une sacrée perf' !

Intouchable aussi en course, le Docteur s'est dit en pleine confiance avec les pneus Michelin, malgré des problèmes de patinage en ligne droite pendant les dix premiers tours. "L'année dernière je parvenais à gagner, mais souvent à l'arrachée, en dépassant un pilote dans les derniers tours. Ici, mon rythme régulier m'a permis de prendre suffisamment d'avance", décrit-t-il.

Ravi de cette performance signée sur une M1 équipée de larges "moustaches" - qu'il n'apprécie pas du tout visuellement -, Rossi l'avoue sans détour :"Jerez est très important pour moi, car si je suis bon ici je devrais l'être sur les prochaines manches européennes".

Ses rivaux sont prévenus, même si le nonuple champion compte encore 24 points de retard sur le leader Marquez et 7 sur son futur ex-coéquipier Lorenzo...

Jorge Lorenzo, Yamaha-Movistar (2ème en qualifs et 2ème en course) : "Le point positif est que les Yamaha ont été performantes et que les 20 points de la seconde place sont bons pour notre championnat. Ayant chuté à Austin, Rossi reste derrière nous au classement général et nous avons repris quelques points à Márquez. Mon seul regret est que nous aurions peut-être pu remporter la course si je n'avais pas eu de problèmes sur la ligne droite".

"La moto n'arrêtait pas de patiner et je ne pouvais pas ouvrir les gaz à fond. Le problème est apparu quand j'ai commencé à reprendre quelques mètres à Rossi et j'ai dû ralentir. Je n'ai pas eu l'opportunité de me battre avec lui pour la victoire, mais ce sont des choses qui arrivent. Michelin doit trouver ce qui s'est passé. Ils ont amélioré le pneu avant et je suis sûr qu'ils continueront à travailler sur le pneu arrière pour résoudre ces soucis".

L'analyse Moto-Net.Com : Battu à plate couture par son coéquipier, en qualifications puis en course, Jorge Lorenzo l'avait mauvaise à l'arrivée : le visage fermé et le ton mi-énervé mi-plaintif, le tenant du titre s'est retranché derrière des soucis de pneu arrière pour justifier son incapacité à suivre la "fusée jaune".

Se gardant d'apporter le moindre crédit à la domination de son futur ex-voisin d'écurie, Lorenzo accuse Michelin de tous les maux : ses qualifications auraient été gâchées par un pneu défectueux, avant qu'un problème de patinage excessif en ligne droite ne le contraigne en course à n'accélérer qu'à "80%, sur tous les rapports".

Bizarrement, cette "retenue" sur les gaz n'a pas empêché le majorquin de décrocher la 5ème meilleure vitesse de pointe en course (291,9 km/h) derrière les Ducati de Iannone (295,1 km/h), Dovizioso (293 km/h), Barbera (293 km/h) et Redding (292,2 km/h)...

A titre de comparaison, Rossi - lui aussi en manque de motricité avec son pneu médium arrière, le même que Lorenzo, Marquez, Pedrosa et Iannone (lire notre Point pneumatique à Jerez) - n'a atteint "que" 288 km/h, soit 4 km/h de moins que la M1 du n° 99 !

Bref, le futur pilote officiel Ducati avait enfilé son plus beau costume de mauvais perdant, allant même jusqu'à dire que le rythme était "assez lent" ! Ce qui n'est pas totalement faux, dans la mesure où Rossi a bouclé hier les 27 tours de course 30 secondes moins vite que ne l'avait fait Lorenzo l'an dernier avec sa victoire depuis la pole lors du GP d'Espagne MotoGP 2015 : 45'28.834 contre 44'57.246.

Mais le n°99 bénéficiait en 2015 de meilleures conditions de piste, avec une température du bitume idéale à 30°C au sol contre 40°C cette année. Ajoutée aux soucis de patinage des Michelin et aux logiciels uniques moins performants, cette caractéristique en dit long - au contraire - sur la cadence de l'italien !

Parmi les rares pilotes en faveur des ailerons sur les MotoGP - "le" sujet qui divise actuellement dans les paddocks et lors des réunions de sécurité -, Jorge Lorenzo décroche à Jerez son 100ème podium en MotoGP, statistique jusqu'ici uniquement atteinte par Rossi et Pedrosa. Le champion en titre est à 17 points de Marquez au classement provisoire 2016.

Marc Marquez, Honda-Repsol (3ème en qualifs et 3ème en course) : "Honnêtement, Valentino était à un autre niveau aujourd'hui, comme je l'avais été à Austin, et l'important était d'accepter de finir la course en troisième position. J'ai beaucoup appris de l'an dernier et je ne voulais pas faire d'erreur. J'étais très concentré dès le départ et j'ai essayé de rouler vite afin de rester avec Jorge".

"Je savais qu'avec des températures de piste plus élevées (11°C de plus que le samedi, NDLR), il allait être très difficile de bien gérer le pneu avant. J'ai failli chuter plusieurs fois et au final j'ai pris une décision difficile, devant nos fans, parce que nous avons préféré assurer 16 points très positifs à la fin de la saison, qui va être longue. Nous devons patienter jusqu'à ce que nous fassions un autre pas en avant sur l'accélération et trouvions quelque chose qui nous permette de nous battre pour la victoire"

L'analyse Moto-Net.Com : L'an passé à la même époque, emporté par sa fougue qui l'avait conduit à la faute dès la troisième course en Argentine, Marc Marquez comptait 26 points de retard sur le leader Valentino Rossi. Cette année, il caracole en tête du provisoire avec 17 points de plus que Lorenzo et 24 de plus que Rossi, fort de deux victoires et deux troisièmes places en quatre courses...

Seul pilote parmi les favoris à avoir jusqu'à présent évité la faute, Marquez est d'une régularité aussi implacable que profitable dans l'optique du championnat. Acceptant de se faire battre pour engranger de gros points, le n°93 s'est métamorphosé par rapport à l'an passé, quand il chutait une course sur trois (six résultats blancs en 18 GP) !

En difficulté avec son pneu avant - qu'il faisait surchauffer en tentant de freiner le plus tard possible pour rattraper le terrain cédé à Lorenzo à l'accélération -, Marquez a préféré assurer, mettant à exécution la consigne donnée par Shuhei Nakamoto cet hiver : "finis tes courses, Marc !", lui a martelé le vice-président du HRC qui négocie depuis Austin la prolongation de contrat de Marquez...

Pour autant, s'il admet les bénéfices "comptables" de cette situation, Marquez avoue éprouver bien des difficultés à canaliser son envie de s'imposer à tout prix : "c'est dur de s'exhorter au calme alors que mes réflexes me poussent à prendre davantage de risques et à jouer avec les limites", décrit-il, naturellement déçu de terminer à 7 secondes du vainqueur devant ses fans.

"Mais je ne veux surtout pas commettre les mêmes erreurs que l'an passé : il faut maintenir cette approche tant que la RCV ne me permettra pas de revenir à mon style de pilotage habituel, plus offensif", analyse le n°93 qui n'a pas hésité à sportivement saluer la supériorité de Rossi - malgré leur contentieux toujours à vif -, contrairement à Lorenzo...

Dani Pedrosa, Honda-Repsol (7ème en qualifs et 4ème en course) : "Je savais que la course serait difficile et nous avons obtenu le résultat que nous savions possible, car les trois premiers étaient un cran au-dessus tout au long du week-end. Mais j'ai pris un bon départ et j'ai roulé fort durant les premiers tours... avant d'avoir quelques soucis avec les pneus. Alors j'ai ralenti pour faire en sorte de ne pas trop user le pneu arrière".

"J'ai vu qu'Aleix reprenait du terrain mais la situation était sous contrôle. Mon esprit était juste focalisé sur les pneus. Quand j'ai vu qu'il ne me suivait plus sur la fin de course, j'ai décidé de hausser mon rythme. J'ai réussi à prendre le large et à me rapprocher de Marc, qui avait attaqué fort durant les premiers tours. Demain (lundi, NDLR), nous avons un test. Nous allons essayer de travailler pour améliorer mes sensations sur la moto".

L'analyse Moto-Net.Com : Comme lors des courses précédentes, Dani Pedrosa explique être pénalisé par la nouvelle construction plus rigide du Michelin arrière, adoptée depuis Austin pour éviter les soucis de dégradation rencontrés entre-autres par Redding en Argentine.

Estimant être trop léger pour bien faire monter en température cette gomme renforcée, le petit catalan souffre de problèmes chroniques de motricité sur sa RCV, dont il estime qu'il ne pouvait pas mieux la régler ce week-end :nous avons fait le meilleur job possible", tranche-t-il.

Relégué à 10 secondes du vainqueur, "Pedro" appelle à mener des tests supplémentaires avec les Michelin pour éradiquer ces soucis d'adhérence, aussi pointés du doigt par plusieurs autres pilotes - dont les deux premiers à l'arrivée.

"Je patinais dans les lignes droite, jusqu'en 4ème, comme si je pilotais sous la pluie", raconte l'officiel Honda, passé à côté du podium à Jerez pour la première fois depuis ses débuts en MotoGP en 2006. Dur à avaler devant ses fans, même s'il ne nourrissait guère d'illusions suite à ses essais compliqués...

En dix années de carrière en catégorie reine, jamais Dani Pedrosa n'avait aussi mal débuté une saison, à l'exception de l'an passé quand il s'était retiré pour soigner son syndrome des loges. A bientôt 31 ans (le 29 septembre), le n°26 semble pour l'instant incapable de donner la réplique au trio magique "Marquez-Lorenzo-Rossi", tant en vélocité qu'en constance.

Contrairement à son équipier, Dani a en effet du mal à limiter la casse pendant cette période délicate et compte un résultat blanc suite à sa perte de contrôle au GP des Amériques, emmenant avec lui l'infortuné Dovizioso. Résultat : le voilà déjà à 42 points de Marquez au provisoire, soit une moyenne de dix points concédés au leader par course...

Aleix Espargaro,Suzuki-Ecstar (6ème en qualifs et 5ème en course) : "Je suis très content. J'attendais cette course avec impatience car depuis les essais libres 1 du Grand Prix d'Argentine, nous avançons de façon continue. A chaque session, nous procédons à de nouvelles améliorations et je sais que nous sommes de plus en plus proches. Ce week-end, je m'étais surtout focalisé sur la course".

"J'ai pris un bon départ puisque d'emblée j'ai pu gagner une position, puis une deuxième quelques virages plus loin. Et puis j'ai essayé de remonter au quatrième rang. J'y étais presque mais malheureusement sur la fin, Dani a réussi à me distancer. Je termine donc cinquième, ce qui est un bon résultat au vu de mon début de saison. Nous sommes de plus en plus proches des premiers mais, plus important encore, mes sensations sont bien meilleures sur la moto. Le test de demain sera très important car nous avons encore quelques soucis avec le pneu arrière, particulièrement dans les virages lents. Mais Suzuki fait un excellent travail. Nous avons déjà quelques idées à tester demain".

L'analyse Moto-Net.Com : Après un début de saison extrêmement laborieux (11ème au Qatar puis en Argentine), l'aîné de la fratrie Espargaro redresse la barre avec deux cinquième places consécutives à Austin et à Jerez. Au-delà de cette nécessaire réaction, Aleix prend pour la première fois l'ascendant sur son coéquipier, Maverick Vinales, qui franchit la ligne d'arrivée 2,5 sec plus tard...

Toujours à l'aise à Jerez, où il a terminé septième les deux éditions précédentes en 2014 et 2015, Aleix Espargaro relance sa saison et revient à un point de son coéquipier au provisoire (32 points contre 33). Les deux officiels Suzuki suivent de près le petit frère d'Aleix, Pol Espargaro, cinquième et premier pilote privé du classement avec 36 points.

Pour autant, le retour du n°41 aux avant-postes ne suffit pas à masquer l'écart qui sépare encore les Suzuki des meilleures MotoGP : Espargaro et Vinales terminent respectivement à 14,143 et 16,772 secondes du vainqueur. Parmi les griefs rencontrés, Espargaro regrette son manque de motricité tandis que Vinales a du mal avec le pneu dur à l'avant, ce qui l'a de nouveau contraint à opter pour la gomme tendre en course.

Courtisé par pratiquement tous les constructeurs, Yamaha en tête, Vinales commence à se faire à l'idée que pour remporter le titre, il lui faut accepter l'offre de remplacer Lorenzo aux côtés de Rossi. Et ce d'autant plus qu'il ambitionne de décrocher la couronne à brève échéance, objectif difficilement réalisable en l'état avec Suzuki.

"Bien sûr, quand je vois les Yamaha aux deux premières places et qu'Aleix et moi terminons 5ème ou 6ème, ça fait réfléchir", commente Maverick Vinales, bien décidé à "rapidement" se positionner afin de "sortir ce choix de sa tête" et ainsi mieux se (re)concentrer sur les 14 courses à venir.

A noter que Suzuki a fait savoir que le champion du monde en titre Moto2, Johann Zarco, testerait bel et bien la GSX-RR cet été, probablement après le Grand Prix de Barcelone début juin. Le blason d'Hamamatsu semble se résigner à l'idée à perdre Vinales et multiplie les signaux indiquant que Johann pourrait lui succéder...

Andrea Iannone, Ducati (11ème en qualifs et 7ème en course) : "Je ne pensais pas vivre un week-end aussi difficile, car j'étais en difficulté dès les premiers essais. En course, j'étais loin sur la grille et ça m'a pénalisé, d'autant que je n'avais pas un très bon feeling avec la moto durant les premiers tours".

"C'est dommage, car les choses se sont ensuite améliorées et j'ai pu gagner de nombreuses places grâce à un rythme qui n'était pas si mal à la fin. Terminer 7ème est bien entendu loin de nos objectifs, mais nous marquons des points importants pour le championnat".

L'analyse Moto-Net.Com : Comme l'année dernière, les Ducati éprouvent plus de difficultés après des premières courses très prometteuses. Plus à leur aise dans les longues courbes du Qatar et de l'Argentine que dans les portions sinueuses de Jerez, les Desmosedici semblent stagner quand les Yamaha et les Honda ne cessent de s'améliorer...

Ajoutez à cela la chute de Iannone dès la première manche et sa bévue monumentale à Termas de Rio Hondo, quand il a percuté son coéquipier dans le dernier virage, et vous obtenez des pilotes Rouge classés 10ème et 11ème, avec seulement 25 points pour Iannone et 23 pour Dovizioso... contre 82 pour Marquez ! Autant dire qu'à la régulière, leurs espoirs de titre sont déjà sérieusement compromis.

Décidemment maudit, "Dovi" accuse en outre un troisième résultat blanc consécutif, cette fois non pas causé par un harponnage de Iannone ou de Pedrosa mais par une casse de la pompe à eau du V4 de sa Ducati ! L'italien, décidemment poursuivi par la guigne, a même failli chuter à cause des projections de liquide sur son pneu arrière avant de se résoudre à abandonner...

"Chaque course me donne l`impression d'engendrer son nouveau lot de problèmes, regrette le n°4. "Nous devons rester calmes et concentrés pour analyser ces soucis", poursuit-il avec résignation, conscient que ces contre-performances - dont il n'est nullement responsable - tombent au plus mal puisque Ducati se creuse la tête pour savoir quel Andrea conserver aux côtés de Lorenzo l'an prochain !

Loris Baz, Ducati-Avintia (12ème en qualifs et 13ème en course) : "J`ai réalisé un bon départ, mais j'ai su rester prudent. Au premier tour, Redding m'a percuté et m'a sorti de la piste. J'ai perdu beaucoup de places au classement. Je suis parvenu à doubler Rabat et Miller. En revenant sur Redding, il a freiné très tôt, j'ai manqué de le percuter et j'ai dû tirer tout droit pour repartir dernier".

«Initialement, nous avions prévu de conserver les pneus sur les premiers tours pour attaquer ensuite. Avec ces incidents, j'ai dû forcer sur les pneus, en particulier le tendre à l'avant. Je l'ai malheureusement ressenti en fin de course, même si mon rythme était loin d'être mauvais par rapport aux autres. Je roulais dans les mêmes temps que Smith et c'est pour cette raison que je n'ai pas pu combler l'écart sur lui".

"Malgré tout, c'est un bon point d'avoir terminé la course. Il y a beaucoup de détails sur l'électronique à améliorer. Nous allons partir des données que nous avons rassemblées en course pour progresser. Nous allons nous concentrer sur le prochain Grand Prix de France et tenter de nous approcher du Top 10 qui nous tend les bras depuis quelque temps ".

L'analyse Moto-Net.Com : Bousculé par Scott Redding, Loris Baz s'est encore une fois fait sortir de la piste dès le premier tour, comme ce fut déjà le cas précédemment avec Alvaro Bautista. Comble de malchance pour le haut-savoyard : le britannique et sa Ducati Pramac l'ont de nouveau gêné peu après !

Même s'il ne baisse pas les bras et se réjouit de signer son meilleur résultat de la saison, Loris accuse le coup en constatant que les courses en dehors de ses objectifs se suivent... et se ressemblent, hélas ! Avec seulement 4 points marqués en quatre courses, le n°76 occupe une lointaine 19ème place au provisoire, payant au prix fort ses deux résultats blancs au Qatar puis en Argentine.

Ce classement ne reflète pas la vélocité du français, qualifié pour la deuxième fois consécutive à la douzième place après être de nouveau parvenu à rentrer en séance qualificative 2 avec tous les top pilotes...

Tous les pilotes MotoGP sont restés à Jerez ce lundi pour y mener la première séance d'essais officielle organisée après un Grand Prix. Ducati, Yamaha et Honda vont poursuivre le développement des Desmosedici, M1 et RCV officielles, tandis qu'Aprilia et Suzuki concentrent le gros de leurs efforts sur les ailerons introduits pour la première fois ce week-end sur les RS-GP et GSX-RR.

Rappelons que le blason de Noale comme celui d'Hamamatsu bénéficient de concessions réglementaires leur permettant de poursuivre le développement de leur 4-cylindres (en V sur l'Aprilia, en ligne sur la Suzuki), contrairement aux autres constructeurs dont les blocs sont définitivement scellés pour toute la saison.

La prochaine course MotoGP, le Grand Prix de France, est prévue le 8 mai à domicile pour les pilotes et leurs fans français sur le circuit du Mans (72). Cinquième épreuve de la saison 2016, le GP de France marquera la deuxième étape d'une très longue série de dix courses consécutives disputées en Europe : le Continental Circus ne quittera pas le Vieux Continent avant le Grand Prix du Japon, prévu mi-octobre !

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