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MOTOGP - SILVERSTONE (12 SUR 18)
Paris, le 1er septembre 2014

Déclarations et analyse du GP de Grande-Bretagne MotoGP

Déclarations et analyse du GP de Grande-Bretagne MotoGP

Après chaque course Moto GP, retrouvez les déclarations des principaux pilotes de la catégorie reine et l'analyse de leurs succès (et de leurs échecs) par la rédaction de Moto-Net.Com. Débriefing du Grand Prix moto de Grande-Bretagne 2014 à Silverstone.

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Déclarations et analyse

Une fois n'est pas coutume de l'autre côté de la Manche : la météo s'est montrée clémente durant toute la journée d'hier, permettant aux pilotes des trois catégories du championnat du monde de disputer le Grand Prix de Grande-Bretagne 2014 dans des conditions correctes (lire nos résumés des courses Moto GP, Moto2 et Moto3 à Silverstone).

Marc Marquez, Honda-Repsol (1er en qualifs et 1er en course) : "Honnêtement, je ne m'attendais pas à voir Jorge à ce niveau aujourd'hui ! Il a été très fort au début de la course. La cadence était très élevée, j'avais le même rythme qu'en FP4. Il a poussé très fort en début de course et j'essayais un peu de préserver mes pneus".

"Dans la seconde partie de la course, mon rythme était légèrement meilleur et j'ai essayé de le doubler, mais j'ai commis une erreur. J'ai commencé à penser à l'année dernière et je me suis dit qu'il fallait prendre de l'avance. Les derniers tours ont été très durs, mais ça a heureusement suffi. C'était une belle bagarre et une belle façon de renouer avec la victoire".

L'analyse Moto-Net.Com : Marc Marquez avait un double défi à relever en Grande-Bretagne. D'une part se replacer sur sa trajectoire 100% gagnante dont Pedrosa l'avait écarté à Brno pour la première fois en onze courses et d'autre part prendre sa revanche sur Lorenzo qui l'avait battu l'an dernier à Silverstone de seulement 0,081 sec.

Dominateur de chaque séance d'essais avec une confortable avance, le tenant du titre s'est tout de suite montré à la hauteur de ce challenge. Dimanche matin avant la course, personne n'aurait parié contre lui et surtout pas Pedrosa ni Lorenzo, en difficulté sur le tracé anglais depuis les premiers essais ! Mais finalement, l'officiel Honda a rencontré plus d'opposition que prévu : Lorenzo a mené les débats jusqu'au 13ème tour, avant de vendre chèrement son cuir lors d'un final viril et haletant !

"Vous savez, les derniers tours sont comme ça", rétorque le vainqueur à ceux qui lui reprochent l'agressivité de ses manoeuvres. "L'année dernière, il (Lorenzo, NDLR) m'avait dépassé dans le dernier virage et on a eu également un petit contact. Mais pendant la course de cette année, tout s'est bien passé".

Un point de vue partagé - devant les caméras - par son adversaire, qui s'est montré indulgent après la course sur la façon dont Marquez s'est faufilé sous ses carénages dans le virage n°13, le forçant à redresser sa M1 pour éviter un contact à la corde...

"Marc est plus agressif que d'autres pilotes et il a une moto qui lui permet de piloter comme ça", a simplement lâché Lorenzo pendant la conférence de presse. "C'est un bon freineur, un très bon freineur, et notre moto, même si on a amélioré ce point depuis l'année dernière, ne permet pas ce genre de trajectoires. Dans ces conditions, il est difficile de défendre une position", admet le Majorquin dont le freinage n'a jamais été le point fort en MotoGP.

Toutefois, lorsque les projecteurs des caméras se sont éteints, le n°99 a laissé tomber le sourire de façade et a exprimé un point de vue nettement plus tranché concernant les attaques de Marquez !

"Si je n'avais pas redressé la moto, nous serions tombé tous les deux. Marc a freiné très tard et s'est inséré à l'intérieur alors que j'étais déjà entré dans la courbe. Ce n'est pas la première fois que ça arrive", s'insurge le Majorquin auprès de nos confrères italiens de GPOne avant de préciser que si lui aussi s'est parfois montré "agressif", Marquez avait, selon lui, cette fois encore dépassé la mesure...

Jorge Lorenzo, Yamaha Factory (3ème en qualifs et 2ème en course) : " La course s'est bien mieux passée que ce à quoi je m'attendais. Je me suis donné à 100%, plus que jamais, après un excellent départ. Je suis fier de mon pilotage. Nous avons progressé à chaque séance mais nous n'avions pas le meilleur package".

"C'était physiquement très dur de maintenir la moto sur ses deux roues et de rester avec Marquez. J'ai perdu beaucoup de terrain lorsqu'il m'a touché, j'ai essayé de le rattraper mais ma condition physique n'était pas suffisante et je glissais beaucoup. Quoi qu'il en soit, j'ai fini la course à 0,7 sec alors que j'étais à 1,3 sec sur un tour vendredi. C'est évidemment bien mieux que ce que nous espérions".

L'analyse Moto-Net.Com : Très remonté envers Bridgestone à qui il reprochait vendredi d'avoir amené à Silverstone " les mêmes pneus qui nous avaient posé des difficultés lors des premières courses", Lorenzo a contre toute attente su redresser la barre au bon moment pour livrer une excellente performance.

Souffrant d'un manque de grip à l'arrière et d'une condition physique selon lui encore insuffisante pour résister à "l'ouragan Marquez", l'officiel Yamaha termine dans le sillage de l'officiel Honda après lui avoir opposé une superbe résistance dans les derniers tours.

Certes, cela n'a pas suffi pour empêcher Marquez de devenir le premier pilote - depuis Rossi en 2005 - à s'imposer onze fois en MotoGP. Mais la lutte était somptueuse et son issue impossible à prédire, tant le niveau de maîtrise déployée par les deux virtuoses était proche.

Lorenzo peut - doit - s'en nourrir pour recouvrer sa confiance écornée par son mauvais début de saison. Non, Marquez n'est pas imprenable. Non, la Honda n'est pas parfaite. Et oui, "Jorgeuil" a toutes les compétences et le matériel nécessaires pour faire plier cet excellent binôme !

Valentino Rossi, Yamaha Factory (6ème en qualifs et 3ème en course) : "C'est mon premier podium à Silverstone, nous avions toujours eu beaucoup de mal ici. Je suis très content de mon rythme de début de course. Jorge poussait très fort et j'ai pu suivre durant les premiers tours. L'écart s'est cependant creusé parce que j'étais derrière Dovi et que j'ai trop usé mon pneu en essayant de passer devant".

"J'ai dû baisser de rythme pour préserver le pneu. Nous nous sommes bien battus avec Dani et Andrea. Nous avons beaucoup de points positifs à garder. Nous avons un autre podium. D'un autre côté, je voulais rester avec Marc et Jorge pour toute la course. Nous devons franchir une autre étape pour être à 100% à Misano dans deux semaines, parce que je serai à domicile et qu'il faudra faire plus que notre maximum".

L'analyse Moto-Net.Com : Depuis son introduction dans le calendrier MotoGP en 2010, Silverstone pose problème au Docteur... Forfait à cause de sa blessure à la jambe lors de la première représentation des MotoGP, Rossi y a ensuite terminé 6ème en 2011, 9ème en 2012 et 4ème en 2013.

Assurément, le rapide tracé anglais et ses longues enfilades ne sont pas au goût du n°46, pourtant fort depuis ce week-end d'une expérience record de 246 départs en catégorie reine (un de plus qu'Alex Barros) ! Considéré sous cet angle, finir sur le podium, devant Dani Pedrosa dont il brigue la seconde place au championnat (199 points pour l'Espagnol, 189 pour l'Italien), apparaît comme une bonne performance.

En examinant plus attentivement les données, on comprend néanmoins pourquoi le n°46 peinait à se réjouir totalement à l'arrivée : 8,5 sec le séparaient du vainqueur, un écart abyssal à ce niveau de la compétition... Sur le papier, l'officiel Yamaha possédait pourtant la vitesse pour lutter contre les leaders, comme le prouve son meilleur tour en course signé à seulement 0,063 sec de celui de Marquez (2'02.043 contre 2'01.980).

La cadence de Rossi s'est cependant assez vite ralentie et l'écart s'est immédiatement forgé sur Marquez et Lorenzo. Le natif de Tavullia impute cette baisse de régime à l'usure de son pneu consécutive à sa lutte pour se défaire de Dovizioso...

En définitive, il apparaît que les officiels Yamaha devraient peut-être tous deux définir une autre stratégie de course. Pour éviter d'être "bouchonné" dans les premiers tours, Rossi doit surmonter ses appréhensions liées à sa chute au Mugello en 2010 avec un pneu froid pour s'élancer plus vite, tandis que son coéquipier pourrait tenter d'inverser les rôles en laissant Marquez mener et en lui collant au train pour lui mettre la pression...

Dans les deux cas, lister les scénarii possibles et leur intérêt éventuel est évidement beaucoup plus simple à décrire - et à écrire - qu'à exécuter !

Dani Pedrosa, Honda-Repsol (5ème en qualifs et 4ème en course) : "La course n'a pas été facile. Je suis mal parti et j'ai perdu du terrain sur les premiers tours, mais je dois admettre qu'après ça je n'avais de toute façon pas le même rythme que les leaders".

"Nous avons quand même pu nous battre avec Valentino et Andrea et nous avons gagné une place dans le dernier tour. Ça n'a pas été notre meilleur week-end, mais nous tenterons de revenir devant pour le prochain Grand Prix".

L'analyse Moto-Net.Com : Après sa brillante démonstration à Brno, les attentes étaient forcément élevées envers Dani Pedrosa en Grande-Bretagne.

Beaucoup espéraient que cette première victoire allait lui donner l'élan nécessaire pour sortir de cette épaisse zone d'ombre dans laquelle l'ont plongé les succès à répétitions de son coéquipier.

Hélas, le soufflé est retombé aussi vite qu'il est monté avec cette quatrième place signée à plus de 8,5 sec du vainqueur... Jamais dans le rythme, que ce soit en essais comme en course, le jockey du HRC s'est même longtemps retrouvé sous la menace de la Ducati de Dovizioso.

Sur le plan statistique, le circuit de Silverstone reste par ailleurs avec Losail (Qatar), Austin (Etats-Unis) et Termas de Rio Hondo (Argentine) l'un des quatre rares circuits du calendrier où Pedrosa ne s'est jamais imposé, quelle que soit la catégorie. Quand ça veut pas...

Andrea Dovizioso, Ducati Team (2ème en qualifs et 5ème en course) : "Aujourd'hui, cette cinquième place est presque décevante ! Je me suis battu pour le podium avec Valentino et Dani tout du long, mais j'étais plus lent qu'eux dans trois ou quatre virages. Je perdais beaucoup de grip et je ne pouvais pas suivre la stratégie que je voulais. Réussir à rester avec eux jusqu'à la fin a en revanche été une grande satisfaction".

"Nous avons bien travaillé durant tout ce week-end et le résultat confirme nos progrès. Finir à moins de dix secondes des leaders était presque un rêve avant le départ, mais nous avons réussi et nous avons toujours été en position de finir sur le podium".

L'analyse Moto-Net.Com : L'an dernier à Silverstone, la première Ducati, celle de Nicky Hayden, terminait la course en huitième position à 35 secondes du vainqueur. Un an plus tard, Dovi décroche une méritante 5ème position à 9,238 sec de Marquez, en bataillant pour le podium avec Rossi et Pedrosa. Impossible de ne pas admirer cette belle progression !

Pour la première fois de la saison, Ducati concrétise les progrès annoncés de manière récurrente sur la GP14. Et en analysant le week-end de Dovizioso de plus près, on se rend compte que ce succès - car c'en est un, indubitablement - n'est pas le fruit du hasard.

Aux avant-postes durant chaque séance d'essais, l'Italien a tout d'abord signé sa troisième première ligne consécutive. Mais à la différence des qualifications précédentes, le n°4 a claqué sa pendule tout seul, sans attendre une bonne roue pour se faire "remorquer". Un indicateur valable sur sa capacité à rouler vite !

Mais entre réaliser un bon tour grâce au surcroît d'adhérence procuré par le pneu tendre Open et tenir la cadence sur la durée d'une course, il y a une marche que Ducati ne parvenait jusqu'ici pas à franchir... Les GP14 ont bien fait illusion lors des dernières courses en jouant devant grâce à leur avantage pneumatique, mais il ne s'agissait que d'éphémères feux de paille.

En Grande-Bretagne ce week-end, la situation a considérablement changé, comme le montre un deuxième indicateur particulièrement édifiant : d'après les informations fournies par Bridgestone, Andrea Dovizioso a utilisé à Silverstone le même choix pneumatique que Marquez, Lorenzo, Rossi et Pedrosa, soit un slick de dureté moyenne à l'avant comme à l'arrière.

Ce qui signifie concrètement qu'hormis l'avantage mécanique dont dispose sa moto (développement illimité et allocation moteur plus élevée), "Dovi" s'est battu à armes égales avec l'élite de la catégorie reine. Et ça, c'est une excellente nouvelle pour les fans de la marque de Bologne !

Une bonne nouvelle n'arrivant jamais seule, d'importantes évolutions châssis et moteur conçues grâce aux enseignements tirés de cette demi-saison seront étrennées lors du Grand Prix d'Aragon, après la prochaine course à Misano. "Dovi" sera en toute logique le premier servi, tandis que son coéquipier Cal Crutchlow, de nouveau auteur d'une course anonyme ce week-end (12ème à 43 sec), n'y aura pas accès en raison de son statut de "pilote sortant".

Mike di Meglio, FTR/Kawasaki-Avintia (22ème en qualifs et en course) : "C'était un mauvais week-end en général. Certes, nous avons trouvé hier une petite amélioration qui m'a permis de progresser. Mon rythme n'était pas excellent mais nous étions nettement plus optimistes pour la course".

"Mais dès les premiers tours, l'arrière patinait beaucoup et la moto était difficile à contrôler. Nous avons analysé la télémétrie après la course mais nous n'avons pas trouvé d'où venait ce problème. Forcément, mon rythme en a pâti et j'ai roulé nettement moins vite. Cependant, j'ai tout de même été en mesure de terminer devant deux pilotes (Parkes sur sa CRT Paul Bird et Smith, qui est repassé aux stands changer de roue après une casse de jante, NDLR), mais je finis un peu loin d'Hector".

L'analyse Moto-Net.Com : Relégué à environ 5 secondes au tour lors de chaque séance d'essais et en qualification, Mike di Meglio a heureusement réussi à réduire écart à "seulement" 3,5 sec lors du warm-up en configuration course.

Comme il l'avoue lui-même, ce rythme n'était pas exceptionnel mais il devait lui permettre de lutter avec son expérimenté coéquipier Hector Barbera (200 départs en Grands Prix), ce qui constitue l'objectif premier du Toulousain. Hélas, une fois encore, sa CRT à moteur de ZX-10R lui a posé des soucis d'adhérence, ruinant tous ses espoirs : Mike termine effectivement juste derrière Barbera... mais à 18 secondes de l'Espagnol.

La 13ème course de la saison 2014 MotoGP, le Grand Prix de San Marin (Italie), se déroulera à Misano du 12 au 14 septembre. A suivre naturellement sur MNC : restez connectés !

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