Suite aux mesures pour le moins controversées du CISR, les réactions continuent à affluer. Y compris au niveau européen où l'ACEM, qui représente les intérêts de l'industrie moto auprès des institutions de Bruxelles, livre son point de vue à Moto-Net.Com.
Alors que les constructeurs moto et scooter se réuniront lundi à la CSIAM pour définir leur position commune (lire MNC du 23 mai 2011 : face au CISR, l'offensive constructive des constructeurs moto), les mesures décidées par le CISR sans aucune concertation (lire MNC du 11 mai 2011 : radars cachés, gilet fluo et grandes plaques pour les motos et notre Dossier spécial CISR : répression et réactions) continuent à susciter l'incompréhension - pour ne pas dire l'hostilité - dans le milieu de la moto, tant chez les utilisateurs que chez les professionnels.
A Bruxelles, où elle représente les intérêts de l'industrie de la moto auprès des institutions européennes, l'ACEM nous livre son point de vue.
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"L'ACEM accueille toujours favorablement les mesures destinées à améliorer la sécurité des motards, mais elle ne soutiendra pas de telles initiatives visant à décourager les utilisateurs de conduire une moto ou un scooter", nous livre Filippo Segato, le porte-parole de l'ACEM interrogé par Moto-Net.Com. "L'application de la troisième directive sur le permis de conduire aura déjà un impact sur l'accès des conducteurs aux deux-roues motorisés. Le fait d'ajouter des mesures supplémentaires à celles déjà prévues par la directive prouve seulement qu'il y a une volonté de décourager l'usage du deux-roues motorisé, au lieu de le voir comme une réelle opportunité pour fluidifier le trafic, diminuer les temps de trajets et réduire la pollution".
Décourager l'usage du deux-roues motorisé
"Il apparaît clairement que la transposition de la directive sur le nouveau permis, loin de conduire à un cadre plus harmonisé, donne aux Etats membres la possibilité de créer des situations particulières", poursuit l'ACEM : "nous souhaitons rappeler qu'un échange approfondi sur les meilleures pratiques au sein des différents Etats permettrait d'aboutir à une politique commune sur les deux-roues motorisés, qui bénéficierait à tout le monde en termes de sécurité, d'application de la loi et de liberté de circulation au sein de l'Union européenne".
Alors que le secrétaire général de l'ACEM, Jacques Compagne, déplorait déjà sur Moto-Net.Com le "manque de dialogue" du CISR et soulignait que la mesure liée aux 5 ans d'interruption était "la plus contestable", Filippo Segato va plus loin.
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Interrogé tout d'abord sur cette formation obligatoire après cinq ans de "non pratique" de la moto, il estime que "cette mesure est particulièrement préoccupante pour l'industrie moto et pose le problème de la charge de la preuve. Ce dispositif part du postulat que chaque motard est propriétaire d'une moto et l'assure à son propre nom, ce qui n'est clairement pas le cas dans la réalité. Elle suppose un raisonnement injuste basé sur la règle "un motard, une moto", ce qui est évidemment faux lorsqu'un même véhicule est partagé au sein d'un même foyer, ou lorsqu'on le prête à un ami. Et qu'en est-il de ceux qui conduisent une moto pour des raisons professionnelles, ou qui utilisent une moto de société assurée par l'employeur ? Cette mesure sera difficile à appliquer et n'aura pour seule conséquence de compliquer la vie des utilisateurs. D'autre part, elle représente un vrai problème en termes de validité du permis en dehors du territoire national".
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Concernant les plaques d'immatriculation "de plus grande taille pour les motos", Filippo Segato rappelle que "l'ACEM est généralement favorable à toute mesure raisonnable permettant d'améliorer la sécurité routière. Nous observons que la proposition française sur les plaques d'immatriculation reste dans le cadre des dimensions autorisées par la directive de l'Union européenne, ce qui est positif".
Aucune preuve scientifique
Enfin, à propos de "l'équipement rétro-réfléchissant" obligatoire pour "les conducteurs de motos et de tricycles", il souligne que "la perceptibilité est un sujet important pour la sécurité des conducteurs de moto. L'ACEM encourage les motards à acheter des vêtements qui possèdent des éléments fluorescents et/ou réfléchissants. Les vêtements réfléchissants se voient bien la nuit lorsqu'ils sont éclairés par les phares et les équipements fluo peuvent réellement permettre aux motards de bien ressortir au milieu du trafic sous une forte pluie. Nous rappelons toutefois qu'il n'existe aucune preuve scientifique du bénéfice des vêtements réfléchissants en termes de sécurité. Et naturellement, l'ACEM est favorable à une approche volontaire pour imaginer et commercialiser des équipements moto fluorescents et/ou réfléchissants".
Un dossier à suivre en priorité sur Moto-Net.Com : restez connectés mobilisés !
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