Avec 8 247 immatriculations en 2008, Peugeot affiche une hausse de +6,2% sur le marché français du motocycle. Daniel Rivière, PDG de Peugeot Motocycles, établit pour Moto-Net.Com le bilan 2008 de la marque française et nous expose ses objectifs 2009.
Moto-Net.Com : Que vous inspire l'évolution générale du marché du deux-roues en 2008 ?
Daniel Rivière, PDG de Peugeot Motocycles : Dans un contexte économique particulièrement difficile, le marché du deux-roues limite la casse et enregistre une légère baisse. Dans ce marché, les fortunes sont diverses puisqu’à la différence de la moto dont la part de marché s’effrite, le marché du scooter termine l’année sur une progression de 6%, dépassant pour la première fois le cap historique des 100 000 unités.
M.-N.C. : Quel bilan dressez-vous de votre année en 125 et en gros cubes ?
D. R. : Une année en deux temps : une première partie de saison relativement calme puis une seconde animée, marquée par un réajustement du mix notamment sur les prix et les évolutions techniques. Avec sa nouvelle motorisation, Satelis a suscité une importante demande dès l’été le positionnant au 3ème rang des scooters GT pour la troisième année consécutive. De son côté, l’arrivée de Sum Up a permis de renforcer notre offre sur l’entrée de gamme puisque globalement notre volume aura progressé cette année de 9%.
M.-N.C. : Êtes-vous pleinement satisfaits des résultats de vos meilleures ventes : Satelis 125, Sum Up et Geopolis 125 ?
D. R. : Pas complètement, car certains produits n’ont pas réalisé une année complète de vente et nos volumes peuvent donc encore progresser. Ceci dit, l’arrivée de Sum Up dans le top 10 et les excellents résultats obtenus par Satelis et sa nouvelle motorisation laissent entrevoir un intéressant potentiel.
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M.-N.C. : Quels sont les modèles dont les ventes vous ont déçu ?
D. R. : Géopolis, car le marché français se montre toujours réfractaire aux scooters gandes-roues. L’arrivée d’une nouvelle motorisation dès janvier a pour objectif de relancer un produit offrant pourtant de grandes qualités.
M.-N.C. : Vos nouveautés 2008 (Sum Up, BlackSat et finition RS) ont-elles réussi leur première année ?
D. R. : Oui, à commencer par le succès de la série spéciale RS coïncidant avec l’ensemble des améliorations techniques apportées à Satelis et dépassant nos prévisions de vente. Ajoutons à cela Sum Up attirant une nouvelle clientèle aux moyens plus réduits et New Vivacity, produit transversal : l’offre Peugeot s’est étoffée en 2008 pour permettre à la marque de renforcer son leadership sur le marché du scooter.
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M.-N.C. : Quelle a été la bonne surprise 2008 ?
D. R. : Le triple succès des lancements Sat RS, Sum Up et New Vivacity.
M.-N.C. : Quelle a été la moins bonne ?
D. R. : Le ralentissement de l’activité économique avec un marché en berne sur les deux derniers mois 2008 où Peugeot reste néanmoins l’un des constructeurs les moins touchés.
M.-N.C. : Quel a été selon vous l'évènement marquant de l'année 2008 dans le monde du deux-roues ?
D. R. : Pour la première fois, la présence de scooters et motos au Mondial de l’Auto 2008, démontrant définitivement l’intérêt du deux-roues comme solution de mobilité efficace.
M.-N.C. : Quelle est la situation de Peugeot Motocycles aux échelles européenne et mondiale ?
D. R. : Peugeot Motocycles poursuit son développement commercial avec l’ouverture de nouveaux marchés tels que le Canada ou la Russie. Malgré une déception sur le marché italien, la marque reste le troisième constructeur européen de scooters.
M.-N.C. : Les autres activités du groupe Peugeot ont-elles des répercussions sur l'activité "Scooter" d'un point de vue technologique, sportif mais aussi budgétaire et financier ?
D. R. : Sous l’impulsion de Jean-Philippe Collin, directeur général de la marque, les relations avec Automobiles Peugeot n’ont jamais été aussi fortes, ce qui constitue un atout majeur. Parmi les exemples de collaboration, le développement d’HYmotion3, prototype 3 roues (lire Moto-Net.Com du 7 octobre 2008, NDLR), hybride issu du savoir-faire automobile et motocycle, témoigne d’un rapprochement technologique fort. Ou encore les séries spéciales 50 cm3 R Cup inspirées par de l’engagement sportif de la marque, qui nous permettent aujourd’hui d’accentuer notre leadership commercial sur le marché des ados.
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M.-N.C. : L'entité Peugeot Motocycles coûte-t-elle toujours de l'argent au groupe PSA ? Quand prévoyez-vous d'atteindre l'équilibre, puis la rentabilité ?
D. R. : L’exercice 2008 sera déficitaire mais il se traduit également par une amélioration sans précédent du résultat opérationnel. La crise économique mondiale 2009 est une menace mais notre offre produits actuelle et les développements à venir devraient nous permettre de retrouver l’équilibre à moyen terme.
M.-N.C. : Comment vos nouveautés 2009 ont-elles été accueillies par votre réseau et par l'ensemble des utilisateurs ?
D. R. : Très bien ! Présentées sur leurs marchés cibles, elles ont visiblement séduit la presse, le réseau et le public en marquant une étape supplémentaire dans le développement de notre stratégie commerciale. Speedfight 3, produit star en Allemagne, a été l’une des rares nouveautés présentées à Cologne et LXR dévoilé à Milan vient compléter intelligemment notre offre de scooter grandes-roues sur le plus gros marché d’Europe.
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M.-N.C. : Le concept HYmotion3 a-t-il séduit les visiteurs du Salon de l'Automobile en septembre ? Où en est cette étude ? À terme, pourrait-elle aboutir sur des embauches à Mandeure ou Dannemarie ?
D. R. : La présentation lors du Mondial de l’Auto 2008 du prototype HYmotion3 a suscité un réel engouement auprès du public, qui voit dans ce projet une proposition de mobilité intéressante. Nous n’en sommes qu’au stade du projet et devons désormais identifier l’existence d’un marché rentable. Selon les résultats de nos études, tout est envisageable par la suite.
M.-N.C. : Que pensez-vous de la nouvelle formation obligatoire de trois heures pour les titulaires du permis B qui souhaitent goûter aux joies du 125 ?
D. R. : C’est évidemment une mesure qui va dans le sens de la sécurité, notre priorité. En revanche, on pourrait regretter que le choix n'ait pas été donné de passer le test indépendamment sur moto ou sur scooter, notamment pour des utilisateurs de scooters attirés par la praticité d’une transmission automatique. Une aberration qui présente un frein évident pour le développement du marché.
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M.-N.C. : 2009 sera-t-elle l'année de la crise ?
D. R. : Le contexte économique sera difficile, mais le bilan de marché 2008 permet de penser que le scooter est capable de tirer son épingle du jeu. Avec une augmentation de 6% au moment où les marchés automobiles chutent, le scooter prouve clairement que ce mode de transport, à la fois pratique et économique, est plus que jamais une solution alternative aux problèmes de mobilité et de pouvoir d’achat.
M.-N.C. : Comment abordez-vous le Mondial du deux-roues 2009 "Nouvelle formule" ?
D. R. : Sereinement. Il s’agit d’une opportunité pour les constructeurs qui vont communiquer différemment pour être plus visibles et pour apporter une réponse adaptée aux attentes d’un public qui devrait se montrer plus réceptif au message, compte tenu de la situation économique particulière.
M.-N.C. : Quels sont vos objectifs en 2009 ?
D. R. : Conforter notre position de leader en France, renforcer nos parts de marché en Italie et Allemagne avec des véhicules adaptés aux marchés et saisir toutes les opportunités de développement du réseau.
M.-N.C. : La part d'Internet a-t-elle augmenté dans votre activité en 2008 ?
D. R. : Internet est un média incontournable pour le développement d’une activité telle que la nôtre, car il est le support média le mieux adapté au mode de vie urbain. Notre site internet a d’ailleurs fait l’objet d’une refonte intégrale fin 2007 et nos investissements publicitaires sur le web ont progressé en 2008. 2009 ne devrait pas échapper à la règle.
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M.-N.C. : Quels sont vos grands rendez-vous en 2009 ?
D. R. : Le lancement de Speedfight 3 et son engagement en championnat de France d’endurance, le lancement de motorisations 50 cc 4-temps, les 24H du Mans, les salons de Rome, Paris et Milan. Bref, une année riche en événements !
M.-N.C. : En conclusion, quelle maxime illustrerait le mieux votre bilan 2008 ?
D. R. : Un félin à l’affût.
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