Pour débuter la rentrée du bon pied, les sociétés d'autoroutes viennent d'annoncer la probable répercussion du coût du transfert des appels d'urgence à leurs services par une augmentation des tarifs aux péages...
Démarré en toute discrétion en décembre 2007, le transfert de la responsabilité des appels d'urgence sur autoroute devrait s'achever à la fin de l'année. Jusqu'ici, les appels d'urgence provenant des 8 426 bornes oranges réparties sur le réseau autoroutier français étaient à la seule charge de la Gendarmerie nationale. Mais dorénavant, ils seront traités par les sociétés d'autoroutes elles-mêmes.
Pour faire face à plus de 300 000 appels par an, les sociétés d'autoroutes se verront donc dans l'obligation de diriger le malheureux appelant vers un dépanneur, le SAMU ou tout simplement... la Gendarmerie !
Un travail colossal si l'on en croit les entreprises en charge des autoroutes interrogées par nos confrères du Figaro : "on nous demande de faire un nouveau métier, réceptionner les appels des automobilistes et appeler tantôt les dépanneurs, tantôt les gendarmes. Cela nécessite beaucoup de rigueur et prend du temps S'il répond à notre demande, l'État peut jouer sur le prix du péage, son levier habituel. La prolongation de la durée de la concession peut aussi être envisagée", confie notamment Arnaud Grison, directeur d'exploitation chez Cofiroute.
Certains concessionnaires arrivent en effet en fin de contrat avec l'État pour la gestion des autoroutes et le "deal" qu'ils proposent est simple : soit l'État fait un geste pour la reconduction desdits contrats, soit les sociétés d'autoroutes en question n'hésiteront pas à répercuter de plein fouet le coût de leurs nouvelles obligations sur les tarifs des péages !
Or, même si certaines sociétés plus modestes ont - pour l'instant - choisi de ne pas toucher aux prix des péages, les plus importantes n'hésitent pas à parler de millions d'euros de manque à gagner... Autrement dit, si au final l'usager pâtira obligatoirement du transfert de responsabilité de la Gendarmerie vers les sociétés d'autoroutes, l'État peut exhorter celles-ci à la modération sur les majorations prévues aux barrières de péages.
Quoi qu'il soit, le désengagement croissant des responsabilités de l'État via la privatisation à outrance grève encore un peu plus le sacro-saint pouvoir d'achat des usagers de la route français, déjà mis bien à mal par l'augmentation délirante des prix des carburants.
Enfin, dernier "bénéfice" de l'opération : une présence accrûe de la Gendarmerie sur les autoroutes, grâce au transfert de plus de 300 gendarmes affectés jusqu'à présent à la réception des appels, qui pourront désormais se consacrér à la surveillance et aux contrôles des infractions routières...
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